Il faut avouer que la Belgique fait bonne presse dans l’industrie chocolatière, et cela n’est pas étonnant. En plus d’avoir donné naissance à de grandes enseignes comme Côte d’Or, Leonidas ou Neuhaus, le chocolat belge offre une saveur gourmande que tout consommateur ne pourra contester.
Faisons le point sur les origines du chocolat belge en tentant de découvrir tous les secrets se cachant derrière l’empire flamand.
Comment le chocolat belge est né ?
Le chocolat belge offre une histoire assez particulière puisque l’avenir du cacao aurait bien pu se trouver entre les mains de Christophe Colomb. Ce dernier avait réalisé de nombreuses expéditions avant d’accoster sur les côtes honduriennes en 1502, introduisant la première découverte du cacao. Forcé de constater que les fèves de cacao n’avaient aucune utilité, il ne s’attarda pas sur leur usage.
La réelle naissance du chocolat belge a été engagée lorsque les troupes espagnoles, menées par Hernan Cortés, débarquèrent sur les côtes aztèques. Le peuple aztèque considérait les fèves de cacao comme un cadeau sacré des dieux, et lorsqu’ils virent les colonisateurs débarquer sur leurs terres, cela fût considéré comme une réincarnation des dieux du cacao.
Afin de célébrer la venue des “conquistador”, les aztèques offrirent une boisson à base de cacao, de piment et d’eau. Très rapidement, Hernan Cortés comprend que cette boisson, désagréablement épicée, pouvait devenir actrice d’un commerce fructueux en Europe.
Les premières productions de cacao
Après cet épisode, Hernan Cortés dévoile cette découverte au roi Charles Quint, accompagné d’une cargaison de 1500 fèves de cacao envoyée en Espagne. Par la suite, les espagnols fondèrent une colonie sur les terres aztèques et se mirent à remplacer le piment par le sucre de canne, et l’eau par le lait.
Quant à la Belgique, les premières importantes cargaisons arrivèrent au port d’Anvers, à l’époque protégé des attaques anglaises. La Belgique devint très rapidement un empire où les fèves de cacao étaient transformées afin de produire une douce boisson sucrée et appréciée par les pays européens, notamment la Suisse.
Par conséquent, la Belgique devint la plaque tournante d’un commerce florissant grâce à ses techniques de transformation. Mais il fallut attendre la Révolution Industrielle pour que le cacao puisse être dégraissé afin d’obtenir une poudre. Cette poudre sera par la suite mélangée au beurre de cacao pour obtenir un aspect fluide, donnant naissance au premier chocolat de couverture.
La première praline par Jean Neuhaus
Bien que de nombreux grands noms fassent l’honneur de l’industrie chocolatière belge, il convient de s’attarder sur le créateur de la première praline, Jean Neuhaus.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’aventure Neuhaus a débuté dans une officine pharmaceutique au coeur de Bruxelles. Jean Neuhaus était un suisse d’origine italienne, son projet de vie reposait sur la volonté de devenir médecin en allant étudier à Grenoble. Mais après de nombreux échecs et sa phobie pour le sang, il décide de rentrer en Belgique.
En 1857, Jean Neuhaus ouvre son officine pharmaceutique dans la prestigieuse Galerie de la Reine. Parmi les nombreux médicaments se trouvent des confiseries thérapeutiques enrobées de chocolat afin d’améliorer leur goût, et cela devint une évidence.
Suite au décès de Jean Neuhaus, son petit-fils, Jean Jr., reprend le flambeau avec son épouse en introduisant une gamme de confiseries dans les étalages. On pouvait y retrouver des chocolats fourrés au caramel, à la crème fraîche ainsi que diverses autres saveurs gourmandes. La boutique connaît un franc succès et chaque chocolat est stylisé afin d’officialiser la marque, en décorant chaque praline d’un “N” pour Neuhaus. Par ailleurs, le ballotin a également été inventé par la famille Neuhaus, une petite boîte dans laquelle sont disposées les pralines.
Pourquoi le chocolat belge est si bon ?
Bien que le chocolat suisse soit doté d’un goût remarquable, il convient de préciser que le chocolat belge est également très apprécié par les consommateurs. La Belgique abrite sous son aile de grandes enseignes de chocolat comme Côte d’Or, Godiva et Leonidas ; ainsi qu’une partie des chocolateries dont la plus grande du monde est basée à Wieze.
Le chocolat belge est très réputé à travers le monde entier, et cette visibilité est justifiée par de nombreuses raisons. Premièrement, les belges utilisent des fèves de cacao de qualité supérieure en sélectionnant avec soin leur pays d’origine. Le fèves sont travaillées dans la plus grande rigueur, notamment lors de la torréfaction et le broyage. Dans un second temps, ce sont des ingrédients de qualité qui sont incorporés au mélange, et le taux de cacao excède la valeur minimale : soit 43 % au lieu de 35 % .
En plus d’offrir du chocolat à haute teneur en cacao, le chocolat belge contient un beurre de cacao 100 % pur et les fèves sont broyées très finement, soit 15 à 18 microns contre les 24 microns traditionnels. Par définitive, si goûtez le chocolat belge, il n’est pas impossible que vous soyez surpris par sa saveur sucrée et très gourmande !
Le secteur chocolatier belge en quelques chiffres :
- Le marché du chocolat est l’industrie la plus importante en Belgique, le secteur du chocolat et de la confiserie totalise 7 600 employés à travers près de 260 entreprises.
- L’Asie fait partie des premiers pays consommateurs de chocolats belges, entraînant une hausse de 20 % de CA chaque année.
- La Belgique génère un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros chaque année grâce à la commercialisation de chocolats et confiseries.
- La consommation de chocolat moyenne par personne de 7,3 kilos par an.